Basic Instinct (1992) : Entre érotisme glacé et thriller psychologique.

Le film sortait il y a 33 ans au cinéma.

Critique
jeudi 8 mai 2025 à 14h35
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Basic Instinct (1992) : Entre érotisme glacé et thriller psychologique.
© Studio Canal

Réalisateur : Paul Verhoeven
Scénario : Joe Eszterhas
Avec : Sharon Stone, Michael Douglas, Jeanne Tripplehorn
Durée : 128 minutes

Sorti en 1992, Basic Instinct s’est rapidement imposé comme un film culte du thriller érotique. Il a autant fasciné qu’indigné, notamment pour ses scènes sulfureuses, son ambiance provocatrice et ses personnages ambigus. Porté par la réalisation percutante de Paul Verhoeven et l’interprétation mémorable de Sharon Stone, le film a marqué son époque, tout en soulevant des débats toujours d’actualité.

Un polar sous tension

L’intrigue suit Nick Curran (Michael Douglas), un détective de San Francisco troublé par ses démons, qui enquête sur le meurtre d’une star du rock. La principale suspecte : Catherine Tramell (Sharon Stone), une romancière brillante, glaciale, et visiblement fascinée par la manipulation. Le jeu du chat et de la souris entre ces deux figures aux zones d’ombre profondes alimente une tension permanente, où l’érotisme devient une arme et la vérité une illusion.

Une Sharon Stone magnétique

C’est sans conteste la performance de Sharon Stone qui donne au film sa puissance iconique. Catherine Tramell est à la fois fatale, intelligente et insaisissable. Son interrogatoire culte, où elle croise et décroise les jambes sans porter de sous-vêtements, est devenu une scène emblématique du cinéma, symbole autant de pouvoir féminin que de manipulation du regard masculin.

Stone y incarne une femme libre, qui défie les normes et brouille les repères moraux du spectateur. Elle s'impose comme l’archétype de la femme fatale, mais sans jamais se réduire à un simple fantasme. Son ambiguïté, son aplomb, et son regard perçant insufflent une tension constante au récit.

Verhoeven, entre style et provocation

Le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven use ici de tous les codes du thriller noir à la sauce néo-hollywoodienne. L’influence d’Hitchcock et du film noir classique est palpable, mais Verhoeven y injecte une dose d’érotisme brut et une violence froide, assumée et stylisée. Basic Instinct est autant un exercice de style qu’une provocation calculée, flirtant parfois avec le mauvais goût, mais toujours avec une maîtrise narrative indéniable.

La musique de Jerry Goldsmith, envoûtante et angoissante, renforce cette atmosphère trouble où le danger est partout, et surtout là où on ne l’attend pas.

Une œuvre controversée, mais marquante

À sa sortie, le film a provoqué une vive polémique, notamment auprès de certains groupes LGBTQ+ qui ont dénoncé la représentation négative et stéréotypée des personnages bisexuels. Ces critiques ne sont pas sans fondement et demeurent un aspect discutable du film, surtout aujourd’hui, à la lumière des avancées sociétales sur la représentation des minorités à l’écran.

Cependant, Basic Instinct reste une œuvre importante, car elle interroge les rapports de pouvoir, la sexualité, et les jeux de manipulation avec une audace que peu de films grand public osent aujourd’hui.

Conclusion

Basic Instinct est un film fascinant, dérangeant et puissamment stylisé. Il tient autant du thriller psychologique que du jeu de miroir pervers entre le spectateur et l’image. S’il peut être critiqué pour certains de ses stéréotypes et excès, il n’en demeure pas moins un jalon du cinéma des années 90, à la fois symbole de son époque et objet de fascination durable.

Note : 4/5

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