🎥 Classique ou nanar ? Ces films qui divisent les cinéphiles.

Il y a ces films qu’on encense unanimement, ceux qu’on enterre sans appel… et puis, il y a les autres. Des œuvres inclassables, aimées avec passion ou détestées avec vigueur, qui provoquent débats sans fin : chef-d’œuvre incompris ou navet surcoté ? Difficile de trancher. Zoom sur ces films qui brouillent les lignes entre culte et ridicule — et qui, quoi qu’on en dise, ne laissent personne indifférent.

🎞️ Quand le style dépasse la logique

Certains films fascinent autant qu’ils déconcertent, au point de devenir des objets de culte… ou de moquerie.

• "Showgirls" (1995) de Paul Verhoeven : échec critique à sa sortie, il est désormais célébré pour son esthétique kitsch et son audace provocatrice. Pour les uns, un monument du mauvais goût ; pour les autres, une satire brillante du rêve américain.

• "The Room" (2003) de Tommy Wiseau : souvent qualifié de "pire film de tous les temps", mais devenu culte dans le monde entier grâce à ses dialogues absurdes et son jeu d’acteur improbable. Un nanar ? Oui. Mais aussi une expérience communautaire.

• "Southland Tales" (2006) de Richard Kelly : suite spirituelle de Donnie Darko, ce film-fleuve chaotique est considéré par certains comme une œuvre visionnaire… et par d’autres comme un délire indigeste.

👑 Le syndrome du film "culte malgré lui"

Certains réalisateurs revendiquent une ambition artistique claire, mais le résultat finit par être apprécié pour de mauvaises raisons : acting maladroit, dialogues ridicules, effets spéciaux douteux… qui deviennent paradoxalement la clé de leur popularité.

🎯 C’est le cas de :

• "Flash Gordon" (1980) : carton pâte, musique de Queen, costumes extravagants… et un charme fou.

• "Batman & Robin" (1997) de Joel Schumacher : moqué pour son style fluorescent et ses répliques absurdes, il est aujourd’hui vu comme un OVNI pop à revisiter.

📚 L’influence de la relecture critique

Certains films longtemps méprisés connaissent aujourd’hui une réhabilitation critique grâce à de nouvelles générations de cinéphiles :

• "Starship Troopers" (1997), autre film de Verhoeven, autrefois vu comme un blockbuster bourrin, est aujourd’hui analysé comme une satire politique brillante du fascisme et de la propagande.

• "Speed Racer" (2008) des Wachowski : échec commercial, mais redécouvert comme un chef-d’œuvre visuel avant-gardiste.

💡 Ce phénomène s’explique aussi par la distance temporelle : les attentes changent, les références évoluent, et ce qui semblait raté hier peut paraître génial aujourd’hui.

🎭 Classique ou nanar : une question de regard ?

Ce qui fait la grandeur (ou le ridicule) d’un film dépend autant de son intention que de sa réception :

• Un film peut être techniquement mauvais, mais sincère et touchant.

• Un autre peut être bien produit, mais creux et prétentieux.

👉 Et si, au fond, la frontière entre classique et nanar était plus floue qu’on ne le pense ?

🗣️ Conclusion : aimer un film pour de "mauvaises" raisons, est-ce si mal ?

Les films qui divisent sont souvent les plus intéressants. Ils interrogent notre rapport au goût, à la norme, à la notion de qualité. Ils nous rappellent qu’un film, ce n’est pas qu’une note ou un avis critique : c’est une expérience subjective, un objet de discussion, un miroir de notre propre regard.

🎞️ Que l’on rie devant The Room ou que l’on trouve du génie dans Showgirls, une chose est sûre : ces films vivent encore, parce qu’ils continuent à provoquer une réaction. Et au fond, n’est-ce pas là ce que tout cinéma cherche à faire ?