Critique du film Superman (2025) de James Gunn : entre larmes, doutes et espoir

Je suis allé voir Superman ce jeudi après-midi au Ciné Grand Sud, en salle 1, avec une cinquantaine de spectateurs. En tant que fan inconditionnel de Superman, et particulièrement de la vision portée par Zack Snyder et Henry Cavill dans Man of Steel, je m’attendais à vivre un choc, et il a bien eu lieu… mais pas forcément celui que j’espérais.

La première heure du film m’a littéralement bouleversé. J’ai eu l’impression qu’on avait arraché à Superman tout ce qui faisait sa grandeur, sa noblesse, sa puissance mythologique. Le personnage m’est apparu naïf, parfois presque bête, manquant cruellement de charisme et d’émotions. Et je me suis demandé, les larmes aux yeux : "Qu’ont-ils fait de mon Superman ?"

Mais ensuite… j’ai fait un effort. J’ai mis de côté mes références, mes attentes, mes comparaisons. Et j’ai accepté cette proposition. Un Superman plus coloré, plus humain, plus vulnérable. James Gunn injecte une énergie qui rappelle parfois les codes Marvel, avec ses touches d’humour (pas toujours bien dosées) et un rythme effréné. Cela donne une œuvre hybride, qui cherche un nouvel équilibre dans l’univers DC en reconstruction.

David Corenswet et Rachel Brosnahan : pari (presque) réussi

🎭 David Corenswet, dans le rôle de Clark Kent / Superman, finit par convaincre. Il incarne avec sincérité ce Superman encore en formation, touchant dans sa maladresse et sa volonté de croire en la bonté humaine. Il ne parvient pas à égaler l’aura imposante d’Henry Cavill, mais il apporte une fragilité rafraîchissante.

En revanche, Rachel Brosnahan en Lois Lane m’a laissé sur ma faim. Elle manque de la prestance et du charisme que l’on attend de cette journaliste intrépide. Leur duo n’a pas encore la force émotionnelle d’un couple mythique, mais on sent que les bases sont posées pour une future évolution.

Ce qui m’a manqué : la grandeur, l’épopée, l’émotion

Ce Superman semble vouloir s’éloigner du divin pour se rapprocher du terrestre. Il saigne, il chute, il doute. L’idée est louable : rendre le héros plus humain. Mais en le rendant trop humain, on en oublie parfois qu’il est censé incarner l’espoir, qu’il est censé nous tirer vers le haut, nous inspirer.

Les scènes d’action sont nombreuses mais rarement épiques. Les antagonistes manquent d’impact. La musique, élément essentiel dans un film de super-héros, ne parvient pas à faire vibrer, à porter les émotions jusqu’à nous. Et c’est bien là le cœur du problème : le film ne fait pas battre le cœur comme il le devrait.

Quelques beaux choix malgré tout

☀️ La Forteresse de Solitude est une belle réussite visuelle, fidèle à l’héritage cristallin des comics classiques.
🧍 Le traitement plus introspectif de Superman apporte un souffle nouveau, qui pourra séduire une nouvelle génération de spectateurs.
🌀 Clark Kent est bien écrit, ancré, maladroit, presque attendrissant.
💥 Le ton général est plus lumineux, plus direct… parfois au détriment de la profondeur.

Verdict

🎞️ Superman (2025) de James Gunn n’est pas un mauvais film, loin de là. C’est une tentative sincère de rebooter un mythe, de l’adapter à une nouvelle époque, à de nouveaux enjeux. Mais pour les amoureux de la version Snyder-Cavill, le deuil est rude.

C’est peut-être un pas en arrière pour mon Superman, celui que j’aime profondément, mais peut-être deux pas en avant pour un univers DC en pleine refonte.

Je reste mitigé, mais curieux de la suite. Car malgré tout… c’est Superman. Et on a tous besoin d’un peu d’espoir.

💬 Et vous, vous en avez pensé quoi ? Le mythe est-il sauf ? Ou est-il temps de tourner la page ?