🌍 La montée du cinéma non anglophone à l’international : la fin du monopole hollywoodien ?

Pendant des décennies, Hollywood a imposé ses récits, ses codes et sa langue au reste du monde. Mais depuis quelques années, une révolution silencieuse s’opère : le cinéma non anglophone gagne du terrain, séduit les festivals, conquiert les plateformes, et surtout, trouve enfin un large public international. Faut-il y voir une simple tendance… ou une redéfinition durable du paysage cinématographique mondial ?

🏆 Des prix prestigieux qui changent la donne

L’un des tournants majeurs est survenu en 2019 : "Parasite", du Sud-Coréen Bong Joon-ho, devient le premier film en langue non anglaise à remporter l’Oscar du Meilleur film. Une consécration qui dépasse le cadre symbolique.

🎤 « Une fois que vous aurez surmonté la barrière des sous-titres, vous découvrirez des films incroyables », disait Bong Joon-ho dans son discours.

Depuis, les projecteurs sont braqués sur le cinéma international :

• Drive My Car (Japon) remporte l’Oscar du Meilleur film international en 2022.

• La Zone d’intérêt (Royaume-Uni, mais en langue allemande) crée l’événement à Cannes et aux BAFTAs.

• Des films comme Les Misérables (France), Close (Belgique) ou L’Événement (France) trouvent une reconnaissance mondiale.

📱 Le rôle clé du streaming

L’essor des plateformes comme Netflix, Prime Video, Mubi ou Disney+ a bouleversé la distribution traditionnelle. Là où les films étrangers étaient autrefois cantonnés à l’art et essai ou aux festivals, ils sont désormais accessibles partout, immédiatement.

🎯 Exemples marquants :

• La Casa de Papel (Espagne) est devenu un phénomène mondial.

• Lupin (France) a séduit les abonnés Netflix du monde entier.

• Narcos (en espagnol) a prouvé que le public pouvait suivre une série sans que l’anglais soit la langue principale.

Résultat : les spectateurs s’habituent aux sous-titres… et en redemandent.

🎥 Une diversité de récits et de regards

Ce succès s’explique aussi par une soif de récits nouveaux. Le cinéma non anglophone apporte des perspectives culturelles différentes, des thèmes universels abordés autrement, et des approches esthétiques singulières.

• Le cinéma sud-coréen se distingue par ses genres hybrides et ses scénarios audacieux (Oldboy, Burning, The Host…).

• Le cinéma iranien brille par sa subtilité narrative malgré la censure (Une séparation, Le client).

• Le cinéma africain émerge avec des voix nouvelles (Atlantique, La nuit des rois).

• Le cinéma d’Amérique latine séduit par sa puissance visuelle et sociale (Roma, Les Oiseaux de passage, Argentina, 1985).

🌐 Une jeunesse mondialisée et curieuse

Les jeunes générations, habituées à YouTube, TikTok ou aux jeux multilingues, sont moins réticentes face aux langues étrangères. Elles recherchent des expériences nouvelles, et ne se contentent plus d’un format standardisé.

👉 Regarder un film en coréen, en arabe ou en suédois n’est plus "exotique", c’est moderne, enrichissant, naturel.

💬 Des défis restent présents

Malgré cette progression, tout n’est pas gagné :

• Les films non anglophones peinent encore à trouver une distribution en salles hors festivals.

• Les médias dominants continuent de favoriser le contenu anglo-saxon.

• Le cinéma mondial est encore très polarisé, entre quelques grands gagnants (Corée du Sud, Espagne, France) et des régions encore sous-représentées.

🎤 Conclusion : une mondialisation des écrans… enfin équilibrée ?

Le succès du cinéma non anglophone ne doit rien au hasard : il est porté par des talents, une curiosité croissante du public, et une technologie qui abolit les frontières. Ce n’est pas une mode passagère, mais bien une reconfiguration durable de l’écosystème cinématographique mondial.

🎞️ Et si, demain, le film de l’année ne parlait pas anglais… mais turc, thaï, ou portugais ?
Le cinéma mondial est prêt. Le public aussi.