Les papes au cinéma : entre mythe, pouvoir et humanité.

Les souverains pontifs vu par les caméras.

dimanche 27 avril 2025 à 09h57
mis à jour le dimanche 27 avril 2025 à 11h18
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Les papes au cinéma : entre mythe, pouvoir et humanité.
© Netflix

La figure du pape, chef spirituel de l'Église catholique, exerce une fascination durable sur le cinéma. Entre mystère, pouvoir sacré et failles humaines, les papes — réels ou fictifs — ont été dépeints sous de multiples visages sur grand écran. Le cinéma, en explorant ces figures uniques, révèle autant sur l’institution que sur les sociétés qui les contemplent.

Un symbole de pouvoir spirituel et politique

Le pape, de par son rôle, incarne une autorité morale universelle. Il représente l’ultime sommet du pouvoir spirituel, ce qui en fait un personnage dramatique par excellence. De nombreux films ont saisi cette dimension : "The Shoes of the Fisherman" (Les souliers de Saint Pierre, 1968) raconte l’histoire d’un pape russe fictif confronté aux tensions de la Guerre froide. Interprété par Anthony Quinn, ce pontife incarne un médiateur mondial, à la croisée de la foi et de la géopolitique.

Plus récemment, "The Two Popes" (Les Deux Papes, 2019) de Fernando Meirelles offre une plongée captivante dans les échanges entre Benoît XVI (Anthony Hopkins) et son futur successeur François (Jonathan Pryce). Le film humanise ces figures souvent idéalisées, dévoilant leurs doutes, leurs confessions intimes et leur vision divergente de l’Église et du monde.

L'envers du décor : papes fictifs et critiques

Le cinéma ne s'est pas contenté de montrer des papes idéalisés : il a aussi exploré les dérives du pouvoir pontifical. Dans "Habemus Papam" (2011) de Nanni Moretti, Michel Piccoli incarne un cardinal élu pape qui, paniqué, fuit ses responsabilités. Ce film poignant et plein d'humour aborde le poids écrasant de la charge papale, avec un regard tendre et critique sur l’Église comme institution.

Dans un registre plus sombre, "The Pope Must Die" (Le Pape doit mourir, 1991) est une satire burlesque où Robbie Coltrane joue un prêtre maladroit accidentellement élu pape dans un Vatican gangrené par la corruption. Ici, l’institution catholique est caricaturée sans ménagement, révélant des critiques sociales audacieuses.

La papauté comme quête intérieure

Au-delà de la politique et de la satire, certains films utilisent la figure du pape pour explorer des thèmes existentiels. Devenir pape devient alors un voyage spirituel, un affrontement entre l'humain et l'institution divine. "Amen." (2002) de Costa-Gavras, bien que centré sur un prêtre plutôt qu'un pape, interroge avec force le silence du Vatican face aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, rappelant que le silence et la parole au sommet de l'Église peuvent avoir des répercussions mondiales.

Le cinéma montre ainsi que, sous la tiare, se cachent des hommes avec leurs failles, leurs peurs, leurs espoirs — autant d'éléments qui rapprochent ces figures sacrées des spectateurs.

Conclusion : le pape, une icône cinématographique intemporelle

En abordant les papes sous des angles variés — politiques, critiques, ou intimes — le cinéma démontre que la papauté est bien plus qu’une institution figée. Elle est un terrain fertile pour la narration humaine, où s'entremêlent grandeur, faiblesse, foi et doute. En projetant ces figures sur grand écran, les réalisateurs interrogent à la fois notre rapport au sacré et notre quête universelle de sens.

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