Taxi Driver : la descente aux enfers d’un antihéros moderne.

Le film sortait il y a 49 ans au cinéma.

lundi 2 juin 2025 à 14h55
Loic G
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Temps de lecture estimé : 4 min
Taxi Driver : la descente aux enfers d’un antihéros moderne.
© Columbia Pictures

Taxi Driver est bien plus qu’un simple film : c’est un miroir sombre de l’Amérique post-Vietnam, une plongée brutale dans l’aliénation urbaine et la psyché d’un homme marginalisé. Réalisé par Martin Scorsese et écrit par Paul Schrader, ce chef-d’œuvre du cinéma américain a marqué l’histoire par son audace, son style, et la performance inoubliable de Robert De Niro.

Synopsis

Travis Bickle, vétéran de la guerre du Vietnam, vit seul à New York et travaille comme chauffeur de taxi de nuit. Insomniaque, il erre dans une ville qu’il juge gangrenée par la violence, la débauche et la décadence morale. Isolé, il nourrit une obsession pour Betsy (Cybill Shepherd), une assistante politique, et plus tard pour Iris (Jodie Foster), une jeune prostituée qu’il veut « sauver ». Mais son besoin de sens et de justice le pousse peu à peu vers une folie violente.

Portrait d’un homme seul

Ce qui rend Taxi Driver si puissant, c’est la manière dont il explore la solitude extrême et la perte de repères. Travis est un personnage complexe, à la fois victime et bourreau. Il incarne cette figure de l’antihéros : un homme brisé par la guerre, rejeté par la société, qui cherche désespérément une cause à défendre. Sa dérive mentale est filmée avec une intensité quasi documentaire, renforcée par la voix-off de son journal intime.

Un style unique

Scorsese signe ici une mise en scène nerveuse et élégante. La photographie de Michael Chapman, baignée de néons, fait de New York un personnage à part entière : moite, menaçante, irréelle. La musique de Bernard Herrmann, dernière composition du célèbre compositeur avant sa mort, ajoute une couche de tension et de mélancolie, entre jazz poisseux et pulsations angoissantes.

Une performance légendaire

Robert De Niro livre l’une de ses performances les plus iconiques. Son fameux « You talkin’ to me? », improvisé devant un miroir, est devenu culte. Il incarne Travis avec une intensité troublante, mêlant fragilité et violence contenue. À ses côtés, la toute jeune Jodie Foster impressionne par sa maturité et son naturel, dans un rôle aussi difficile que marquant.

Un film toujours d’actualité

Près de 50 ans après sa sortie, Taxi Driver reste d’une actualité brûlante. Il parle d’isolement, de radicalisation, d’un monde où les laissés-pour-compte peuvent devenir dangereux. En ce sens, Travis Bickle est l’ancêtre de nombreux personnages modernes du cinéma, de Joker à Breaking Bad. C’est aussi un avertissement : celui d’un homme qui, à force de ne pas être entendu, finit par faire du bruit.

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