Tick, tick, BOOM! : Le temps passe et passe et passe pour Andrew Garfield

Entre hommage et poursuite de l'oeuvre de l'auteur, un premier film réussi !

Tick, tick, BOOM! : Le temps passe et passe et passe pour Andrew Garfield

Après avoir monté des comédies musicales au succès tant critique que public, après avoir endossé les casquettes de compositeur, acteur et producteur, Lin-Manuel Miranda est de retour avec son premier film.

L'homme à tout faire dont Hollywood ne peut décidément plus se passer réalise enfin son premier long-métrage, disponible sur Netflix depuis le 19 novembre dernier.

Tick, tick, tick, tick... Les secondes défilent pour Jonathan Larson, artiste bohème à l'aube de sa trentaine, peinant à trouver un équilibre entre son job de serveur, l'écriture d'une comédie musicale et les relations qu'il entretient avec ses proches.

La star montante, qui a réellement existé, a connu une fin tragique à l'âge de 36 ans, la veille de la première de son dernier spectacle, Rent, qui lui aura valu un Tony Award à titre posthume. Cette comédie musicale, qui porte le nom d'un spectacle du même Jon Larson passe habilement de l'hommage à cet homme dont l'ambition a marqué Broadway, au reflet de la trajectoire du réalisateur.

À travers ce parcours créatif, Miranda poursuit les thèmes déjà bien installés dans ses deux comédies musicales à succès, In the Heights et Hamilton, représentant la quête d'accomplissement de ses personnages, l'ambition débordante et ses conséquences, fussent-elles positives ou non.

Nous retrouvons également le sentiment d'urgence créatrice qui devient ici un élément central. À son nom, vous aurez compris que le film fait du passage du temps son thème principal. La vaine quête d'inspiration est la source d'angoisse principale de Larson, qui renvoie au spectateur son sentiment de dépouillement.

Avec les années '90 en toile de fond, le récit propose un voyage dans le temps, sans tomber dans le piège de la nostalgie, en transposant brillamment les maux de l'époque, et leur impact sur les protagonistes. La musique est notamment le vecteur de ce voyage. Elles, qui sont pour la plupart tirées de la comédie musicale d'origine, ancrent l'époque, tout en servant minutieusement la narration. Sans surprise aux vues des faits d'armes du réalisateur.

Malgré un rythme hésitant en début de film, l'intérêt pour le personnage prend de l'ampleur lors d'une scène mémorable dans un diner, scotchant le spectateur jusqu'à la fin du film, notamment grâce à un beau travail de mise en scène. Nous aurions malheureusement pu espérer autant d'efforts créatifs sur le reste du film, qui ne se contente que de "faire bien", si ce n'est sur le montage, où Miranda jongle habilement entre chansons, et narration parallèle.

Si l'on regrette également des personnages féminins trop effacés, les personnages secondaires fonctionnent dans l'ensemble à merveille, avec une mention particulière pour la performance poignante de Robin de Jesús dans le rôle de Michael.
Andrew Garfield signe lui une prestation hors du commun. Il retranscrit à la perfection les états d'âme du jeune auteur, tant par le chant que dans ses dialogues. Un Oscar pour le monsieur s'il-vous-plaît !

Enfin, nous pouvons souligner l'hommage, d'une certaine prescience, fait à Stephen Sondheim, légende de Broadway qui s'est éteint il y a quelques jours.

Tick, tick, tick... le temps passe pour Jonathan Larson, empressez vous de voir Tick, tick... BOOM! avant que le temps ne vous rattrape à votre tour.

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